Freiné par les retards, le programme américain Artemis a pour ambition de renvoyer des astronautes sur la Lune à l'horizon 2028. Le locataire de la Maison Blanche a signé un décret faisant du retour humain sur notre satellite la priorité de la politique spatiale américaine, quitte à reléguer la planète rouge au second plan.
Le retour sur la Lune est espéré pour 2028 par la Maison Blanche (illustration) ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / MARIO TAMA )
Objectif Lune. Plus de 50 ans après les dernières missions Apollo, Donald Trump a confirmé jeudi 19 décembre son intention de renvoyer des Américains au plus vite sur la Lune, reléguant l'exploration de Mars au second plan, dans un décret présidentiel qui éclaire la politique spatiale de la première puissance mondiale.
Ce texte érige ainsi en priorité absolue le retour humain sur la Lune "d'ici 2028 dans le cadre du programme Artémis" de la Nasa, qui avait été annoncé lors de son premier mandat. Ce retour permettra "d'affirmer le rôle de leader des États-Unis dans l'espace, de jeter les bases du développement économique lunaire, de préparer le voyage vers Mars et d'inspirer la prochaine génération d'explorateurs américains", précise le document. Ce dernier évoque également la nécessité d'établir une base lunaire d'ici à 2030 et confirme les plans américains d'installer un réacteur nucléaire sur l'astre.
Pression chinoise et retards de SpaceX
Aujourd'hui prévue pour la mi-2027, la mission Artémis 3 qui prévoit le retour des Américains sur la surface lunaire a été maintes fois reportée et devrait l'être encore, l'alunisseur développé par l'entreprise SpaceX d'Elon Musk n'étant pas prêt selon des experts du secteur spatial. Fin septembre, la Nasa a indiqué viser février 2026 pour sa mission habitée Artemis 2, prélude des prochaines opérations. Ce vol d'essai de dix jours, à bord de la fusée SLS (Space Lauch System) et du vaisseau Orion, aura pour but de poser les jalons du retour humain sur la Lune. Début octobre, la Nasa avait publiquement déploré les retards de SpaceX, relançant la concurrence entre entreprises, dont BlueOrigin de Jeff Bezos, pour les prochaines missions vers la Lune.
Le décret présidentiel signé par Donald met ainsi une pression accrue sur la Nasa et le secteur privé américain afin d'atteindre cet objectif. L'enjeu est de taille car la Chine, puissance rivale des Etats-Unis, ambitionne également d'envoyer des hommes sur la Lune d'ici 2030 et d'y installer une base. Cette priorité diffère de celle qu'avait évoquée le président républicain en début d'année.
Lors de son retour à la Maison Blanche, Donald Trump avait en effet fait part de sa volonté de "planter" le drapeau américain sur la planète rouge d'ici à la fin de son mandat, sans évoquer de tels plans pour la Lune. Cette annonce avait semé les doutes sur les priorités spatiales de la nouvelle administration américaine et fait craindre que la Nasa fasse l'impasse sur la Lune.
Si les Etats-Unis s'engagent toujours à être les premiers à envoyer des hommes sur Mars, la planète rouge ne semble désormais plus être la priorité. La brouille en juin entre Donald Trump et son proche conseiller d'alors Elon Musk, passionné par Mars, ainsi que les pressions géopolitiques pourraient ainsi avoir redonné la priorité aux ambitions lunaires américaines.
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